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17 janvier 2007 3 17 /01 /janvier /2007 17:28

Lundi, l'acteur et réalisateur Mel Gibson a répliqué aux critiques qui affirment que son film «Apocalypto» représente les indiens Maya comme des sauvages. Gibson a accusé ses détracteurs de ne pas avoir fait de recherches, selon Reuters.

«Ceux qui critiquent le film devraient faire leurs devoirs. Moi, j'ai fait les miens», a-t-il dit à des journalistes lors d'une projection du long-métrage qui a eu lieu dans la ville de Mexico.

Des activistes autochtones du Guatemala affirment qu'«Apocalypto» est raciste. La zone géographique où se situe maintenant le Guatemala a déjà fait partie de l'empire Maya.

Les critiques mayas prétendent que de présenter des indiens à l'allure effrayante, avec des piercings, le visage rempli de cicatrices et qui font des sacrifices humains, est porteur de stéréotypes au sujet de leur culture.

Le film n'est pas encore présenté au Guatemala ni au Mexique. Toutefois, on peut y voir des bandes-annonces au cinéma. Des copies piratées de DVD y sont aussi disponibles.

Gibson a produit et réalisé «Apocalypto», un film tourné en langue autochtone. Le premier week-end de décembre, le long-métrage fut en tête du box-office nord-américain avec des recettes de 14,2 M$ récolté sur une période de trois jours.

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17 janvier 2007 3 17 /01 /janvier /2007 17:27

Le Mexique n’a pas été en reste lundi soir, à Los Angeles, lors de la cérémonie des Golden Globe Awards : avec Salma Hayek en tant que présentatrice et une prestigieuse récompense pour le réalisateur Alejandro González Iñárritu, le pays peut afficher une certaine fierté cinématographique

Un Alejandro Iñárritu tout sourire, qui savoure sa victoire (source : AFP)

Tout le gratin de Hollywood s’était donné rendez-vous lundi soir au Beverly Hilton de Los Angeles, pour la 64ème cérémonie des Golden Globe Awards, avec un tapis rouge qui a pu compter sur le passage de nombreuses personnalités. Pour remettre les prix et en assurer la présentation, une cinquantaine de stars se sont tour à tour relayées avec parmi elles, la Mexicaine Salma Hayec, qui s’est habilement prêtée au jeu, et a contribué au prestige de la soirée. Pour ce qui est du palmarès, c’est le réalisateur mexicain Iñárritu qui monte sur la plus haute marche du podium, en remportant le Golden Globe du meilleur film avec Babel. Servi par une grande distribution – avec notamment Brad Pitt, Cate Blanchett et l’enfant du pays Gael Garcia Bernal – le film avait dû faire face à de sévères critiques lors de sa sortie en salle... quelques tensions rapidement oubliées. Moins de chance pour le réalisateur mexicain, Guillermo del Toro qui concourrait dans la catégorie "meilleur film étranger"
avec Le Labyrinthe De Pan, film fantastique remarqué lors du Festival de Cannes.

Les "Golden Globe", une institution qui se respecte

Proposée chaque année à la même époque, la première édition des trophées Golden Globe remontent à 1943.  Créée à l’initiative de la très respectée Hollywood Foreign Press Association, l'association de la presse étrangère à Hollywood, le jury est composé de journalistes des quatre coins du monde. Consacrée à l'origine uniquement aux films et acteurs de cinéma, la cérémonie a ouvert ses portes dès 1956 à la fiction télé. Si cette soirée demeure un peu moins médiatisée que ses prestigieux concurrents - Les Oscars pour le cinéma, ou les Emmy Awards pour la télévision - elle est tout de même diffusée dans plus de 150 pays à travers le monde. Les Golden Globe Awards ont en plus le mérite d’ouvrir la saison des récompenses, et forcément de donner des indices sur les palmarès à venir. Peut-être un bon signe pour Alejandro Iñárritu, dans une course aux prix désormais lancée !

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11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 10:47

Au Mexique, Apocalypto, le film de Mel Gibson sur le monde maya avant l'arrivée des conquistadores, sera dans les salles le 19 janvier. Mais, alarmés par les comptes rendus publiés aux Etats-Unis, les spécialistes craignent déjà un "attentat" du cinéma hollywoodien contre l'une des civilisations les plus brillantes de la Méso-Amérique.

Le fait que le réalisateur ait choisi de tourner dans l'Etat de Veracruz, très loin des paysages réels où s'est développée la culture maya, a d'emblée suscité la méfiance. "Gibson aurait pu retrouver le type de végétation qu'il cherchait, sinon dans le Yucatan, où elle a quasiment disparu, du moins au Quintana Roo", souligne Miguel Angel May, responsable du département de langue et culture à l'Institut maya de l'Université autonome du Yucatan, à Merida.

Les craintes de ce dernier se sont accrues quand il a su que Mel Gibson confiait les rôles principaux à des acteurs non mayas. "Je sais à quel point cette langue tonale est difficile à maîtriser : un mot prononcé de travers peut perdre toute signification, ou en prendre une autre !", précise M. May.

La langue est la bannière du projet de Gibson. C'est aussi l'un de ses points les plus vulnérables. Lors de la conférence de presse qu'il a donnée en octobre 2005 dans la ville de Veracruz, le réalisateur a émis l'espoir que son film rendrait la langue maya "de nouveau cool" : attrayante pour les jeunes issus des communautés marginalisées, qui perdent le lien avec leur culture et rêvent d'émigrer au nord du Rio Grande.

Dans le film précédent de Gibson, La Passion du Christ, les dialogues étaient en araméen, langue morte depuis douze siècles. Le "maya", lui, n'est pas mort. Au Mexique, au moins un demi-million d'habitants (sur un million d'origine maya) utilisent sa variante yucatèque, sans compter les importantes communautés du Guatemala et du Honduras. Il existe à Merida un théâtre maya et un festival de la chanson.

Gibson a rédigé son scénario en anglais avec Farhad Safinia. Il a ensuite demandé à des linguistes de traduire les dialogues dans un idiome "se rapprochant" du yucatèque tel qu'il était parlé au XVe siècle, époque où est situé le film, a indiqué Farhad Safinia à notre correspondante à Los Angeles, Claudine Mulard. Mais en raison de leurs difficultés à reconstituer une langue où il y avait cinq mots pour dire "forêt", ils ont aussi demandé l'aide de natifs du Yucatan. Le résultat est un mélange de yucatèque ancien et contemporain. Ce qui revient, dans bien des séquences du film, à faire discourir en breton (moderne, mais émaillé d'un vocabulaire médiéval) des acteurs provençaux ou alsaciens. "Hormis un vieillard et une petite fille, les autres ont une grammaire déficiente et un fort accent étranger", dit, après avoir vu le film, Francisco Rosado May, ancien recteur de l'université de Quintana Roo.

Un autre grief est le choix des acteurs. 15 000 figurants ont été choisis pour leur "apparence maya", tous non professionnels, qui devaient être minces et musclés (loin du surpoids dont souffrent des populations abreuvées de Coca-Cola). Mais pour incarner les héros, Gibson a opté pour des métis ou indiens non mayas.

Le rôle principal est tenu par un gracile danseur de l'Oklahoma, Rudy Youngblood, "qui ne ressemble à aucun des Mayas que j'ai vus", assure l'Américain Earl Shorris, connaisseur de l'Amérique centrale et de la littérature précolombienne, dans un article du quotidien La Jornada. Selon lui, Gibson a intégré inconsciemment les stéréotypes racistes qu'il prétend combattre, et s'est comporté comme " les propriétaires des hôtels qui bordent les belles plages de Cancun et Cozumel", n'employant les descendants de cette antique culture qu'à des tâches subalternes.

Les Mayas, rappelle Earl Shorris, "ont inventé l'un des rares systèmes originaux d'écriture phonétique. Ils étaient de magnifiques astronomes, leur art et leur architecture sont connus dans le monde entier, leur littérature a une longue histoire, et ils ont défendu par les armes, jusqu'au début du XXe siècle, leur autonomie politique et culturelle. Mais ils n'avaient jamais été attaqués par Hollywood."

N'est-ce pas intenter un mauvais procès au cinéaste, libre, après tout, de faire bondir des panthères noires dans son film alors qu'elles sont inconnues dans la région ? Peut-on lui reprocher d'avoir cédé aux attraits de l'Etat de Veracruz, qui offre une variété de paysages et de climats sans égale au Mexique ? Accueilli à bras ouverts, Gibson n'a laissé que de bons souvenirs, les policiers locaux le ramenant gentiment à son hôtel quand il avait un peu abusé de la bouteille.

"Gibson a donné 1 million de dollars pour aider les victimes de l'ouragan Stan, qui nous a frappés en 2005, à reconstruire leurs maisons. Il a employé 600 à 700 jeunes de la région, qui gagnaient six fois plus qu'à récolter la canne à sucre, se félicite Gustavo Sousa, ministre régional du tourisme. Les retombées de ce tournage ont atteint 35 à 40 millions de dollars, avec une excellente publicité pour Veracruz."

Mais "une publicité" nocive à la civilisation maya, rétorquent les détracteurs, qui pointent la violence du film. "La culture ne fait pas vendre des billets. La violence, si", résume Earl Shorris. Miguel Angel May, qui a voué sa vie à transmettre la beauté de la langue yucatèque à des jeunes souvent honteux, au départ, de la parler, redoute les effets à long terme : "Les jeunes n'ont qu'une faible connaissance de l'histoire et croient que tout ce qui vient de l'extérieur est positif. En fin de compte, ce film est un attentat contre l'image même de notre culture : on retiendra la cruauté des Mayas, beaucoup plus que leurs connaissances scientifiques."

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11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 10:46

Fidèles participants au folklore mexicain, les Mariachis ont su traverser les époques et continuent toujours de ravir la population. Présentation et petites anecdotes sur ces musiciens d’un autre siècle

Pedro Fernandez, un célèbre mariachi qui a de la voix ! (source : AFP)

Présents dans presque toutes les fêtes civiles et religieuses, les Mariachis font depuis longtemps parti du décor mexicain. Ces groupes de musiciens offrent un récital de chants traditionnels soutenu par des mélodies joyeuses et des pas de danse appliqués. La musique populaire du même nom se veut romantique et festive, et peut s’appuyer sur un répertoire très large.
Les principaux thèmes abordés dans les chansons sont l’amour, l’héroïsme, la beauté des femmes, et des descriptions bucoliques du Mexique. 
A l’origine, seuls les instruments à corde pouvaient faire partie de la famille des Mariachis : le violon, la guitare sèche, vihuela et guitarrón - de la même famille que la guitare mais offrant respectivement des sons soit plus aigus, soit plus graves -, et parfois même la harpe. Au fur et à mesure, les trompettistes ont intégré les troupes, accentuant le côté festif et sonore .
La tenue traditionnelle du Mariachi, nommé charro, participe aussi pleinement au spectacle. Si elle diffère selon les régions, certaines caractéristiques sont pourtant bien établies : costume brodé et orné de boutons d’argent, sombrero, lavallière, ceinture et bottines assorties … l’incarnation parfaite de l’homme fier et viril, le vrai look du cow-boy chic !


Une destinée aux allures de succès
Au départ, des groupes de musiciens auraient commencé à se faire connaître dans la région de Jalisco, lors de cérémonies religieuses. Pendant longtemps, le nom Mariachi a d’ailleurs été attribué au Français, par le biais du mot « mariage » qui en était la racine la plus probable. Si le terme est maintenant reconnu d’origine indigène, la légende continue de vivre … Progressivement, les Mariachis ont réussi à s’exporter hors de Jalisco, fief historique, et c’est aujourd’hui la quasi-totalité du pays qui peut en apprécier le spectacle ! Sur les places publiques, les corridos sont les morceaux les plus joués avec des chants qui exaltent l’amour, la bravoure ou le courage. Style musical d’influence espagnol, la majorité des textes des chansons sont inspirés de récits épiques ou galants.
Pour pouvoir apprécier ces sonorités dans la ville de Mexico, la place Garibaldi, proche du centre historique, en est l’endroit idéal avec chaque soir la présence de nombreux musiciens. Une adresse qui satisfera aussi bien les curieux que les couples en quête de romantisme !

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28 décembre 2006 4 28 /12 /décembre /2006 09:40

Il aime peindre des lièvres et des coyotes, des scorpions, des crapauds, des chauves-souris, la faune obscure de cette terre brûlante qui a fasciné Eisenstein et Malcolm Lowry. Mais lièvres et coyotes ne hantent plus les ravins ou les sierras, ils sont dans les rues d'Oaxaca. Les uns chassent, avec des listes de noms, des photos, des questions. Les autres se cachent, pour échapper à la prison. "Les hommes, dit Francisco Toledo, sont bien plus terribles que les pauvres animaux."

Oaxaca vit un temps de malheur. Pourtant, dans cette région à majorité indienne, écrasée depuis des siècles par l'indifférence des puissants, chaque génération a eu sa part de révolte et de deuil. "Il y a une apparence de calme, et une grande peur", assure le peintre. "Dans les quartiers populaires, ils cherchaient les gens, maison par maison." Ils ? Nul ne sait exactement.

Depuis l'été, on dénombre une dizaine de morts, le plus souvent tombés sous les balles d'inconnus. La tension reste forte entre le mouvement rebelle qui exige le départ du gouverneur, Ulises Ruiz, et une population exaspérée qui réclamait le retour à l'ordre. Le 29 octobre, les forces fédérales sont entrées dans la capitale de l'Etat. Un autre tournant a eu lieu le 25 novembre : des bâtiments officiels ont flambé. Parce que la rébellion a soudain débordé ses chefs ? Ou parce que des provocateurs ont allumé les incendies ?

La seule certitude, c'est la détresse des familles touchées par la vague de répression qui a suivi. "Nous avons publié une photo de Francisco Toledo avec l'épouse d'un détenu et son enfant, raconte Ismaël Sanmartin, directeur du quotidien Noticias, le plus lu d'Oaxaca. Il caresse doucement la main du bébé : une image tendre, qui parle beaucoup de lui, de sa façon d'être solidaire." En dépit de sa notoriété, Francisco Toledo n'aime pas occuper le devant de la scène. On sent chez cet homme inquiet le réflexe animal de rentrer dans son terrier, loin du bruit et de la fureur. Mais, quand il le faut, il est là.

Plusieurs fois, au cours de ces longs mois de crise, le peintre a tenté une médiation entre les deux camps, aux côtés de religieux catholiques. Puis les médiateurs, soupçonnés de prendre parti pour l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca, l'APPO, sont devenus des cibles : tirs contre la façade de leur maison ou de leur église, menaces sur les ondes de la mystérieuse Radio Ciudadana, dont les animateurs, cachés derrière des pseudonymes, attisaient la haine et appelaient au meurtre.

Début décembre, le peintre a fondé un comité de libération des prisonniers, avec les écrivains Elena Poniatowska et Carlos Montemayor, spécialiste des littératures indiennes, ou son ami Alejandro de Avila, créateur du jardin ethnobotanique d'Oaxaca.

Le comité et les organisations locales des droits de l'homme ont obtenu la libération de dizaines de personnes parmi les centaines de détenus, dont certains avaient été envoyés dans des prisons loin d'Oaxaca. On est sans nouvelles de quelques dizaines d'autres. "Pour les familles, la situation est dramatique, explique Francisco Toledo. Nous avons créé un fonds de soutien pour payer les avocats, financer les trajets. Et ce sont les gens les plus humbles qui trouvent encore le moyen de donner un peu d'argent." La peinture de Toledo n'a jamais été politique. Sa génération voulait rompre avec les muralistes des années 1930, admirateurs de Marx et de Lénine. Entre Diego Rivera et Paul Klee, il choisit sans hésiter le second. L'histoire le rattrape par accident, quand, débarqué tout jeune à Paris vers la fin de la guerre d'Algérie, il découvre la toile qu'il avait laissée à sécher sur le sol constellée d'éclats de verre, à la suite d'un attentat à la bombe. "J'ai gardé le tableau tel quel."

Il façonne son propre monde, un bestiaire grouillant d'araignées, de squelettes obscènes, de réminiscences précolombiennes. Il malaxe des graines, de la cire, des tissages, les couleurs sourdes tirées des plantes ou de la terre.

Autour de lui émerge une troupe d'imitateurs dont les oeuvres ne risquent pas de choquer dans les salons bourgeois. Il agace les plasticiens conceptuels. "Pour beaucoup de marchands d'art contemporain, le Mexique, c'est lui. Du coup, ils ne veulent même pas voir ce que vous faites", soupire Carlos Aguirre, qui travaille sur la manipulation de l'information politique. Pourtant, cet art que certains jugent régressif ne manque pas de puissance énigmatique. Comme cette photographie de 1996, où un pénis en érection sort d'une peau de crocodile plaquée contre son torse. Un autoportrait.

"J'ai un rapport particulier avec les peaux d'animaux", dit-il. Son père et son grand-père étaient cordonniers. Toute son enfance, son père a dormi à même le sol, enveloppé dans une peau de vache dont son grand-père, chaque matin, coupait un morceau pour fabriquer des chaussures. "Quand mon père a eu enfin les moyens de s'acheter un vrai lit, il a rêvé pendant des années que ce lit rapetissait et qu'il se retrouvait couché par terre." La pauvreté venait le reprendre, nuit après nuit.

Des crocodiles, il y en avait autrefois dans la lagune de Juchitan, sa ville natale, dans l'isthme de Tehuantepec. Ouverture sur le large, omniprésence des femmes commerçantes, tolérance envers les homosexuels et les travestis. L'Isthme est un état d'esprit, mais aussi l'un des bastions de la culture zapotèque, où la langue originelle a mieux résisté grâce à l'engagement des intellectuels. Toledo est zapotèque, avec un peu de sang africain. "Nous avions cette fierté de la langue, que nos parents nous ont enseignée. Il existe aussi une tradition de rébellion, d'autonomie."

Au début des années 1970, il fonde la Maison de la culture de Juchitan ; il y montre Picasso, Klee, Dubuffet. C'est l'acte de naissance d'une émancipation : en 1981, dans un Mexique encore dominé par un parti quasi unique, la Coalition ouvrière, paysanne et étudiante de l'Isthme, la Cocei, gagne les élections à Juchitan, puis conquiert d'autres municipalités.

L'Isthme de ce temps-là explique l'Oaxaca d'aujourd'hui, la Cocei a engendré après bien des méandres l'APPO, la Maison de la culture de Juchitan, dans sa nombreuse descendance, compte aussi Pro-Oax, l'organisation créée en 1993 par Toledo pour défendre le patrimoine d'Oaxaca. Cent fleuves souterrains, grossis par l'injustice et la colère, se sont rejoints dans la rébellion de la capitale. Il sera difficile de les faire disparaître.

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18 décembre 2006 1 18 /12 /décembre /2006 10:18

Le critique de cinéma, historien, enseignant et scénariste mexicain Tomas Perez Turrent est mort à Mexico, mardi 12 décembre. Il avait 69 ans. Il se considérait comme un disciple d'Henri Langlois depuis qu'il avait travaillé auprès du fondateur de la Cinémathèque française, durant les années 1960, à Paris, où il avait épousé l'Anglaise Gillian Turner.

Tomas Perez Turrent est né à San Andres Tuxtla (Etat de Veracruz) le 15 décembre 1937. Sa première vocation est la tauromachie, qu'il abandonne pour entrer en faculté de philosophie et lettres, autant de choix qui suscitent l'incompréhension de ses parents.

En fait, il consacrera sa vie au cinéma. D'abord comme critique, métier qu'il exercera dans la presse quotidienne mexicaine (trente-trois ans à El Universal) et dans les revues spécialisées, au Mexique et à l'étranger. Collaborateur, puis correspondant de Positif, il écrit aussi pour l'International Film Guide. Lié à la fois à la filmothèque de l'Université nationale autonome de Mexico et au centre de recherches et d'enseignement cinématographiques de l'université de Guadalajara, il enseigne dans les écoles professionnelles du Mexique.

DÉFI À LA CENSURE

Auteur d'une monographie sur Buster Keaton (1991), Perez Turrent était le coauteur d'un ouvrage maintes fois réédité et traduit : Conversations avec Luis Buñuel : il est dangereux de se pencher au-dedans (en français aux éditions des Cahiers du cinéma, 1993).

Son goût de l'histoire l'amena à effectuer des recherches sur le prestigieux studio Churubusco, à Mexico, véritable usine à rêves (La Fabrica de sueños, 1985). Il est un des principaux auteurs de Le Cinéma mexicain (éditions du Centre Georges-Pompidou, 1992), devenu un ouvrage de référence aux Etats-Unis dans sa version anglaise. Ami des jeunes cinéastes des années 1960, notamment ceux qui avaient étudié à l'Institut des hautes études cinématographiques (Idhec), à Paris, comme Felipe Cazals, Paul Leduc et Rafael Castañedo, il participe aux activités du groupe "Cine independiente" (1969), formé par Cazals, Castañedo et Arturo Ripstein.

Il devient un des scénaristes de cette génération et défie la censure tatillonne de l'après-1968 avec Canoa et Las Poquianchis, réalisés tous les deux par Cazals en 1976. Il signe le scénario de deux films du Chilien Miguel Littin, Alsino et le condor (1982) et Sandino (1990), qui témoignent de leur enthousiasme pour la révolution sandiniste au Nicaragua.

A Mexico, il y a quelques mois, Tomas Perez Turrent ne dissimulait pas sa fierté devant la première édition en DVD de Canoa. Figure respectée de la critique internationale, il était un habitué du Festival de Cannes. Dès qu'il s'attablait avec ses "cuates" (amis), il retrouvait son ironie et sa verve. C'est un passeur qui disparaît.

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27 novembre 2006 1 27 /11 /novembre /2006 10:12
«Quelle est cette force impersonnelle qui possède mon organisme, plein d'une espèce de folle substance jaunâtre qui sort incontrôlablement par le trou de mon cul ?» se demande Merino vers 1968, au Mexique, où il est parti en lisant le journal de voyage du Che. Il en écrira un lui-même, de 800 pages, dont ne furent publiées que celles de cette Diarrhée en 1976 (dixit Eric Dussert dans sa préface). On pense à Artaud : «DIEU REPRODUCTION COCHONNE D'UNE VIE INNEE tu n'empêches pas les êtres de souffrir DIEU !» Ou à Bataille (Merino le cite en exergue), parce que l'érotisme est le sujet plus que la merde : «Sa longue chevelure plongeait dans la flaque de bave. [...] Elle se leva soudain, jambes écartées au-dessus de la bassine, et, corps tendu, elle pissa.» En revanche, nul curé violenté ici, ni profanation spéciale : au contraire, la bonne embringuée dans les sacrilèges du couple Roberta-Bienvenu (car une narration se met en branle à la fin) découvre au narrateur une beauté en forme de croix. «Moi, je garde l'impression de l'avoir profondément envahie comme une larve saligaude par cet organe génital qui nourrit inlassablement mon être tout entier.» Le livre peut se commander sur www.lekti-ecriture.com
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22 novembre 2006 3 22 /11 /novembre /2006 11:05

Quelques jours après sa sortie en salle, Babel, le nouveau film d’Alejandro González Iñárritu, primé lors du dernier Festival de Cannes, déchaîne déjà les passions et fait couler beaucoup d’encre

Au Maroc, deux jeunes bergers s’exercent au tir à la carabine alors qu’un couple d’Américains au bord de la rupture, voyage en bus. De l’autre côté de l’Atlantique, les deux enfants du couple se voient imposer un voyage au Mexique par leur gouvernante, pressée d’assister au mariage de son fils. Dans le même temps, à Tokyo, une jeune Japonaise sourde et muette, en proie à ses fantasmes, se confronte au monde extérieur…
Un coup de fusil et ce sont quatre histoires qui vont s’entremêler, des destins s’entrecroiser, et nous embarquer pour 2h30 de rebondissement.


La difficulté à se comprendre
Après Amours chiennes et 21 grammes, Babel met un terme à la trilogie du réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu, en collaboration avec le célèbre scénariste Guillermo Arriaga. Prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes, tourné sur trois continents et bénéficiant d’un casting haut de gamme, avec notamment Brad Pitt, Cate Blanchett et Gael Garcia Bernal, Babel dispose, a priori, de tous les ingrédients pour satisfaire un large public. Pourtant, au regard des premières critiques et réactions de spectateurs, les avis sont très partagés : selon certains, il s'agit d'un chef-d’œuvre du septième art, pour d’autres, d'un film indigeste et volontiers larmoyant. Le mythe de Babel n’est-il pas, justement, celui de la difficulté des hommes à communiquer et se comprendre ?
Il en ressort néanmoins que les acteurs, connus ou inconnus, tiennent parfaitement leur rôle et que la mise en scène, soutenue par des paysages magnifiques, ne peut que nous transporter. Alors à chacun de se faire son idée !

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16 novembre 2006 4 16 /11 /novembre /2006 09:58

Cinéma . Prix de la mise en scène au Festival de Cannes, Babel est de ces rares films qui portent un regard planétaire sur le monde contemporain. Un chef-d’oeuvre.

Babel, d’Alejandro Gonzalez Inarritu.

Mexique. 2 h 22.

Parfois, l’esprit souffle où on ne l’attend guère. Cette année, à Cannes, le vent portant est venu du Mexique, pays dont nous étions depuis bien longtemps sans nouvelles, avec trois films dans la seule sélection officielle. Dans la section Un certain regard, le Violon, de Francisco Vargas, qui sort le 3 janvier. En compétition, le stupéfiant le Labyrinthe de Pan, de Guillermo del Toro, qu’il faut courir voir si ce n’est déjà fait. Et aussi, Babel, d’Alejandro Gonzalez Inarritu, non moins admirable mais pour d’autres raisons, prix de la mise en scène, prix de la commission supérieure technique pour son montage et prix du jury oeucuménique. Ainsi triomphait ce nouveau prodige du cinéma mexicain, auteur des déjà sanctifiés Amours chiennes et 21 Grammes. À son succès, il convient d’ajouter de la façon la plus étroite celui de son scénariste Guillermo Arriaga, qui, outre les trois films d’Inarritu, est aussi l’auteur du scénario de Trois Enterrements de Tommy Lee Jones, prix du scénario à Cannes 2005, qui se déroulait à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, dualité entre frères ennemis qui se retrouve, pour partie, dans Babel.

Une balle manque son but

Mais, au début, c’est au Maroc que nous sommes, alors que de petits chenapans font joujou avec le fusil de chasse acheté par leur paternel d’un village du grand Sud pour protéger son troupeau des chacals. Comme dans l’ouverture de Trois Enterrements, une balle manque son but et touche un passant. La victime du film précédent était un obscur paysan mexicain. Elle est cette fois une riche touriste américaine (Cate Blanchett), en voyage avec son mari (Brad Pitt). De là à penser à un attentat terroriste, il n’y a qu’un pas, vite franchi par les autorités américaines. N’allons pas si vite car, entre-temps, l’action s’est déportée auprès de la nounou mexicaine (Adriana Barraza, la mère d’Amours chiennes) qui garde les enfants du couple dans une petite localité du sud de la Californie et vient de décider sur un coup de tête que, faute de trouver à qui les confier, elle allait les emmener aux noces de son fils à Tijuana, donc du côté mexicain de la frontière.

Un film aussi choral qu’éclaté

Tout répondrait à un classique face-à-face en miroir si nous n’allions ensuite et toujours sans préavis à Tokyo où une étudiante japonaise (Rinko Kikuchi), fille d’un veuf (Koji Yakuscho) ne compensait dans la pratique du volley-ball et des bouffées d’exhibitionnisme son triste état de sourde-muette. Nous voici donc dans un film aussi choral qu’éclaté, qui aura bien besoin de sa durée pour que les pièces du puzzle s’emboîtent dans une combinaison ne devenant lumineuse qu’à la fin.

Tourné en décors naturels généreusement contemplés, faisant appel à des comédiens locaux dans chaque cas, le film oppose trois continents et trois civilisations dont les moeurs et les modes (et niveaux) de vie sont attentivement scrutés. Mais, mondialisation oblige, comme le suggère le titre, tout ce qui se produit ici où là va avoir des conséquences ailleurs. D’où une passionnante approche synoptique conjuguant le général et le particulier débouchant sur un état des lieux qui, on le verra, n’a rien de réjouissant. Avec Babel, Guillermo Arriaga et Alejandro Gonzalez Inarritu ont visé au grand oeuvre. Ils y sont parvenus.

Jean Roy

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14 novembre 2006 2 14 /11 /novembre /2006 10:10

PARIS (AP) --

Lorsqu'en 2000, Alejandro Gonzalez Inarritu présentait son premier long-métrage "Amours Chiennes" au Festival de Cannes, il n'était qu'un cinéaste débutant, inconnu du grand public comme des critiques. Il n'avait alors fallu que deux heures et trente-trois minutes de bobines pour que le jeune réalisateur mexicain devienne la coqueluche de la Croisette, et remporte le Grand prix de "La Semaine de la Critique".


Six ans et deux films plus tard, Alejandro Gonzalez Inarritu n'était plus un inconnu lorsqu'il foulait le tapis rouge de la 59e édition du Festival de Cannes, pour y présenter le dernier volet de sa trilogie après "Amours chiennes" et "21 Grammes". Avec "Babel" (sortie mercredi dans les salles en France), il a confirmé son immense talent et sa capacité à mettre en oeuvre des histoires parallèles, avec une maîtrise et une virtuosité à la fois visuelles et narratives.


Prix de la mise en scène à Cannes, "Babel" fut aussi l'un des films les plus poignants du Festival, car il évoque le monde par le biais de l'intime et parle de nous, de nos peurs, de nos faiblesses et de notre difficulté à communiquer avec l'Autre.
En plein désert marocain, deux gamins qui gardent leurs chèvres sur des collines se mettent au défi de tirer à la carabine. Un coup de feu retentit. C'est une bêtise, un accident. Mais comme dans un jeu de dominos, ce tir va déclencher une chaîne d'événements qui bouleversent la vie d'une dizaine de personnes aux quatre coins de la planète.


Parmi eux, les deux frères marocains et leur famille; un couple d'Américains au bord de la rupture sentimentale (Brad Pitt et Cate Blanchett) en vacances au Maroc; une nounou mexicaine, qui veille amoureusement sur leurs enfants avant de les emmener faire un tour au Mexique; et une adolescente japonaise, solitaire et rebelle, dont le père est recherché par la police de Tokyo.
Perdus -à l'étranger ou dans leur propre pays-, seuls -dans le désert, parmi la foule ou en famille-, incompris et incapables de se faire comprendre, ils vont tous devoir affronter l'Autre et connaître la peur, la souffrance et l'injustice...
Selon la Génèse, les fils de Noé voulaient élever une immense tour à Babel (Babylone en hébreu) pour atteindre le ciel, mais Dieu a anéanti leurs efforts, en créant une multitude de langages pour punir les hommes.


Inspiré par ce mythe biblique, le film d'Alejandro Gonzalez Inarritu tente d'explorer les frontières qui divisent l'humanité et notre incapacité à comprendre autrui dans sa différence. A la fois optimiste et amer, "Babel" se place aux origines de cette insoutenable incommunicabilité entre les hommes. Cette confrontation des cultures et des modes de vie, sur trois continents et en cinq langues (anglais, espagnol, arabe, japonais, et en langage des signes), livre des moments d'émotion et des scènes d'une beauté intenses. Parmi les plus réussies, la joyeuse séquence d'arrivée au Mexique, véritable déclaration d'amour du cinéaste à son pays, ou la bouleversante scène de la discothèque au Japon.
Alors, si Dieu créa les langages pour diviser les hommes, Inarritu, lui, les réunit le temps d'un film, par la grâce de son propos et d'un magnifique point de vue, humain et artistique. AP

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