Real de Catorce, qui, comme son nom ne l'indique pas, a été un village fantôme pendant de nombreuses années. À près de 3000 mètres d'altitude, on ne peut le rejoindre que par un tunnel de plus de trois kilomètres qui suinte abondamment. Et on arrive dans le centre, avec des escarpements à n'en plus finir, des maisons et des trottoirs défoncés et des enfants qui font des courses de mules. C'est une scène de poussière. Hollywood en a fait son décor principal pour le film Le Mexicain, où Julia Roberts et Brad Pitt ont essayé de copiner avec le voisinage. C'est que Real de Catorce a été, au début du XVIIIe siècle, l'eldorado des chercheurs d'argent. Il y avait des hôtels particuliers, des maisons de grande bourgeoisie nouvelle, un théâtre.
Et en 1900, tout a périclité, le cours de l'argent comme la stabilité politique. On est passé de 20 000 à un millier d'habitants. Les mines ont fermé et ont été désertées. Jusque dans les années 70, le village était fantôme. Seuls quelques hippies bien intentionnés sont venus rechercher la terre sacrée des Indiens huicholes et surtout le peyotl, hallucinogène local qui donne à l'homme et à son amazone l'impression de se rapprocher des dieux tout en ayant des activités sexuelles hors du commun.
Aujourd'hui, la ville sert de tremplin touristique avec des guides qui vous font la tournée des mines éventrées à dos de mules déjantées ou de 4X4 caractériels.