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5 décembre 2006 2 05 /12 /décembre /2006 15:01

Les Lacandons, comme la plupart des peuples mayas de cette région, sont colonisés par les Espagnols dès 1520. Aujourd'hui, on en recense environ 500, vivant toujours sur leur base territoriale, dans la jungle et la forêt tropicale du Chiapas. Ils sont séparés en deux groupes aux caractéristiques culturelles et linguistiques bien distinctes.

Les Lacandons du Nord, ont gardé une vie très traditionnelle, pratiquant la culture sur brûlis du maïs, du haricot, de la courge et d'autres fruits et légumes. La pêche et la chasse, que certains pratiquent encore à l'arc, restent des activités prédominantes. La société lacandon est patrilinéaire et elle autorise la polygamie et le divorce. La religion et la médecine traditionnelles restent très fortement présentes, en dépit de la disparition progressive de certaines pratiques et cérémonies.

Les Lacandons du Sud, quant à eux, ont été plus touchés par l'assimilation. Au début du XXe siècle, après une épidémie de fièvre jaune, la population a pris conscience que les dieux mayas ne pouvaient rien contre le fléau que les médecins européens parvenaient à guérir. Cette constatation a grandement facilité le travail des missionnaires qui ont réussi à les convertir au christianisme, après avoir échoué pendant des décennies auprès de l'autre groupe.

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5 décembre 2006 2 05 /12 /décembre /2006 10:31

 Ceci est tellement Autre et tellement grand que ça n'entre pas dans la géographie de ceux d'en haut. »
- Mots du délégué Zero de la Commission Sixième de l'EZLN.

L'Autre Campagne dans le nord du Mexique :
dire « Oaxaca » en haut et en bas.

Copai-México, 2 décembre 2006.- Des centaines de detenuEs arrêtéEs illégalement, des dizaines de disparuEs, tortures, fouilles, coups. Jeunes hommes et femmes, indigènes, enfants, personnes âgées. Comme on dit : le peuple d'Oaxaca en bas. En haut, la Policier Fédérale Préventive, les paramilitaires d'Ulises Ruiz, les grands médias, la classe politique. Se taire face à cela, c'est dire «Oaxaca» depuis en haut, et d'en haut rendre les comptes heureux... et idiots.


Parce là-haut, ils s'apprêtent à déclarer que tout est retourné à la normalité et que le «conflit» est contrôlé parce qu'on a arrêté «les dirigeants», comme si ce mouvement avait des "chefs" qui puissent être achetés ou emprisonnés ou tués. Ils disent qu'il faut maintenant se tourner vers un autre côté. C'est-à-dire, ne pas cesser de voir vers le haut, vers l'énormité protocolaire du pouvoir politique, vers ses simulations, son dirigisme aparent tandis que le véritable Pouvoir donne l'ordre du jour à ses moyens de communication, commentateurs, locuteurs, artistes, intellectuels, chefs de policier, commandes militaires et paramilitaires.

Dire «Oaxaca» d'en bas c'est dire compagne et compagnon, c'est recevoir celui qui est poursuivi, c'est mobiliser ses forces propres pour la reapparition des disparuEs, pour la libération des prisonnières et des prisonniers, c'est informer, c'est appeler à la solidarité et l'appui internationaux, c'est ne pas se taire, c'est dire cette douleur méridionale et indiquer qu'elle se répend par tout au pays et au-delà des frontières des quatre côtés, comme si c'était par en bas d'où sont nommés, d'où on parle, d'où on écoute, d'où on marche les douleurs.

Oaxaca se répend dans la douleur, mais aussi dans la lutte. Des morceaux de ce peuple, comme s'il s'agissait d'un casse-tête, sont distribués dans tout le territoire national et au-delà de la limite géographique qui, au moins dans le nord, est plus ridicule que jamais.

Pendant les deux mois que ça nous a pris pour marcher à travers les différents coins du nord mexicain, Oaxaca apparaissait petit à petit. Et il s'habillait de douleur et de rage, et il nous parlait et il nous regardait.

Et l'Autre a écouté et écoute, et tend les bras comme ils ont été tendus, en solidarité avec Oaxaca, aux limites de zapatistes qui à deux occasions ont paralysé les chemins de Chiapas, et des Autres dans tous les coins du Mexique d'en bas, et des autres et d'autres dans les coins du monde. Comme ils les tendent. Comme ils continueront à les tendre même si personne ne tien le compte, comme ce n'est pas le miroir fragmenté que sommes ceux qui ne sommes personne.

Face à Oaxaca, par Oaxaca et pour Oaxaca, nous disons :

Au peuple du Mexique, Aux peuples du monde, Frères et soeurs :

2 décembre 2006.- L'attaque qui a souffert et souffre notre frère peuple d'Oaxaca ne peut pas être ignoré par caux qui combattons pour la liberté, la justice et la démocratie dans tous les coins de la planète.

C'est pourquoi, l'EZLN appelle à toute personne honnête, au Mexique et dans le monde, pour qu'on entame, dès maintenant, des actions continues de solidarité et d'appui au peuple d'Oaxaca, avec les demandes suivantes :

Pour la reapparition, vivantEs, des disparuEs; pour la libération des prisonnières et des prisonniers; pour le départ d'Ulises Ruiz et des forces fédérales d'Oaxaca; pour la punition des coupables de tortures, violations et meurtres. En somme : pour la liberté, la démocratie et la justice pour le peuple d'Oaxaca.

Nous appelons a ce que dans cette campagne internationale il soit dit, de toutes les manières et dans tous les lieux possibles, ce qui est arrivé et arrive à Oaxaca, chacunNE avec sa manière, temps et lieu.

Nous appelons que ces actions convergent à une mobilisation mondiale pour Oaxaca le 22 décembre 2006.

 

Le peuple d'Oaxaca n'est pas seul. Il faut le dire et le démontrer, à lui et à tous. Démocratie ! Liberté ! Justice !

- Par le Comité Clandestin Révolutionnaire indigène- Commandement Général de l'Armée Zapatista de Libertación National. Mexique.

Subcommandant Insurgé Marcos.

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4 décembre 2006 1 04 /12 /décembre /2006 12:31
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4 décembre 2006 1 04 /12 /décembre /2006 12:03
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1 décembre 2006 5 01 /12 /décembre /2006 15:21
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1 décembre 2006 5 01 /12 /décembre /2006 13:56
Par Kieran Murray

MEXICO (Reuters) - Felipe Calderon a succédé vendredi à la tête de la présidence mexicaine à Vicente Fox, conservateur comme lui, et il a lancé un appel au calme à la gauche, qui manifeste depuis des mois en l'accusant d'avoir remporté le scrutin du 2 juillet à la faveur de fraudes.

La cérémonie solennelle de passation des pouvoirs s'est déroulée à minuit au palais présidentiel de Mexico.

Mais Calderon risque un accueil mouvementé des députés de gauche, vendredi matin au Congrès, pour la prestation de serment.

"Je n'ignore pas la complexité de la situation politique ni nos divergences, mais je suis convaincu qu'aujourd'hui nous devons mettre fin à nos désaccords", a déclaré Calderon dans une allocution télévisée après une poignée de mains et une accolade avec Fox et avoir reçu la prestation de serment de membres de son gouvernement.

Les partisans du candidat du Parti de la Révolution démocratique, Andres Manuel Lopez Obrador, battu de peu à l'élection présidentielle, sont descendus dans les rues par centaines de milliers.

En dépit du rejet par le tribunal électoral des accusations de fraude, Lopez Obrador se considère comme le "président légitime" et il a fait part de son intention de conduire une nouvelle manifestation vendredi à Mexico.

Députés de gauche et conservateurs en sont venus aux mains cette semaine au Congrès et les partisans de Lopez Obrador ont annoncé qu'ils ne laisseraient pas Calderon pénétrer dans l'assemblée pour la prestation de serment.

En dépit des risques de nouvelles violences, Calderon s'est déclaré décidé à se rendre au Congrès et il a invité ses adversaires à respecter la loi et à le laisser prêter serment.

La cérémonie doit se tenir à 9h45 (15h45 GMT). Parmi les rares personnalités de haut rang attendues figurent l'ancien président américain George Bush et le prince héritier d'Espagne, Felipe.
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1 décembre 2006 5 01 /12 /décembre /2006 10:49

Riche en pétrole et peuplé à majorité d'Indiens, l'Etat de Veracruz végète dans la misère.

Quand, sur le chemin, après des heures de route en lacet dont le bitume se dégrade au fil des kilomètres, après avoir passé d'innombrables villages, Tlilapan, Tequila, Tlaltenango, Tlaquipulca, Tzocualo, on demande enfin si Tehuipango est encore loin, un paysan dit : «Suivez la route jusqu'au bout, quand elle se transformera en chemin de terre, vous trouverez Tehuipango, après, il n'y a plus rien.» Tehuipango, dans l'Etat de Veracruz, connu pour ses puits de pétrole, est un lieu quasi oublié du Mexique. Perdu dans un paysage magnifique dominé par le pic de Orizaba, le volcan le plus haut du pays (5 700 m), dont la cime, à cette époque de l'année, est enneigée, la municipalité de 20 400 habitants a le triste privilège de figurer au bas de la liste du Programme des nations unies pour le développement (Pnud). Pour l'organisation internationale, l'indice de développement humain de Tehuipango, qui prend en compte non seulement le revenu par habitant mais également l'accès à l'eau potable, l'éducation ou la santé, est du niveau du Malawi, un des pays les plus pauvres d'Afrique.
Ici, dans cette région des montagnes de Zongolica, on est en pays nahua (un des quarante groupes ethniques du pays), et la plupart des indigènes, surtout les vieux, ne parlent que nahuatl. Tehuipango ne fait pas exception à la règle. Sur le chemin, on les croise en costume traditionnel, tirant un âne ployant sous des fagots de bois ou de méchants bidons de plastique remplis d'eau ; au détour d'un virage, des femmes lavent le linge sous une cascade ; deux petites écolières en uniforme bleu disent qu'elles font une heure et demie de marche par jour pour aller à l'école. Elles font partie des 30 % de jeunes qui parlent espagnol et qui vont à la segundaria, le collège. Leurs parents ne savent ni lire ni écrire.
Isolement. Tehuipango rassemble 55 communautés, réparties sur une centaine de kilomètres carrés dans les montagnes. Le chef-lieu, où se trouve la mairie, est relativement coquet. L'église, le marché, quelques petits commerces tenus par des femmes. Des tiges de fer sortent des toits. On rénove, on agrandit. Des camions évitent des chèvres. C'est jour de marché. Depuis deux ans, les familles qui vivent ici ont l'électricité, l'eau potable, certaines le téléphone. Mais que dire de celles qui sont isolées dans la montagne. Là-bas, il n'y a ni lumière ni eau potable. Encore moins de tout-à-l'égout. Les maisons sont en bois, et l'hiver y est plus rude qu'ailleurs. Compte tenu de la dispersion de la population, certaines communautés se situent à plus de 5 km d'une route.
Leoncio Macuixtle Macuixtle a été élu en 2004 sous la bannière de la Coalition pour le bien de tous, le mouvement du leader de la gauche mexicaine, Andrés Manuel López Obrador. Dans son bureau, un portrait du président sortant, Vicente Fox, mais également de Benito Juárez, le premier président indigène de la République. Depuis qu'il est entré en fonction, il tente de désenclaver Tehuipango, de sortir les gens de la misère. «L'Etat de Veracruz est depuis toujours dirigé par un gouverneur appartenant au Parti révolutionnaire institutionnel (PRI)  qui a dominé le pays depuis 1929. En 2000, il y a bien eu une alternance au sommet de l'Etat, mais ici, rien n'a changé et les gouverneurs successifs ont toujours eu tendance à aider les municipalités de la même couleur politique. Avant moi, le maire était du Parti action nationale (PAN)», dit-il. Mais que faire contre le chômage ? «Il n'y a pas d'emploi. Et le traité de libre commerce, signé en 1994 avec les Etats-Unis, n'a pas arrangé les choses. Les plus chanceux partent travailler comme journalier, pour ramasser le café, couper la canne à sucre, ou cueillir les tomates. Avant, ils partaient à pied, un jour et demi pour atteindre leur travail.» Jusqu'à Córdoba ou Huatusco, dans l'Etat voisin de Puebla, gagner quelques pesos pour «nourrir» leur famille. Avec les bus, le trajet dure cinq ou six heures. Mais 5 % des hommes ont tenté leur chance vers les Etats-Unis, faute de trouver de quoi survivre ici. Les quelques plants de maïs, les rares moutons ou chèvres sont pour la consommation locale.
Leoncio sait ce que c'est que la misère. Il est né ici. Ses parents étaient pauvres. «Je le suis aussi , dit-il en reprenant la phrase de López Obrador, on ne peut tolérer d'avoir un gouvernement riche et un peuple pauvre.» Des indigènes font la queue devant son bureau. Elles viennent pour se plaindre de la perte d'un poulet, des coups qu'elles reçoivent de leur mari, ou demander une aide financière pour acheter des médicaments pour leurs enfants (6 en moyenne) qui sont malades, souffrent de malnutrition ou de diarrhée. La mortalité infantile atteint ici le double de la moyenne nationale. Il leur parle en nahuatl. Tente de résoudre les problèmes. De convaincre les femmes enceintes d'aller à l'hôpital à une vingtaine de kilomètres de là pour accoucher, ce qui est difficile pour nombre d'entre elles compte tenu de leurs coutumes indigènes. Il distribue des couvertures car la température descend au-dessous de zéro en hiver dans les montagnes.
Laissés-pour-compte. A Tehuipango, les inégalités sont plus criantes que partout dans le pays. Enclavé et peuplé d'indigènes qui sont les laissés-pour-compte du régime. Le pétrole ? L'Etat de Veracruz en a mais ne fait que l'extraire. Aucune raffinerie n'a été construite depuis plus de cinquante ans. L'or noir est envoyé aux Etats-Unis, et le Mexique importe la majorité de son essence et de son gaz. La richesse de l'Etat ne bénéficie pas au peuple.
Le Mexique est coupé en deux. La différence de niveau de vie entre les Etats du nord et du sud va du simple au double. Entre les villes, elle peut aller jusqu'au triple. Si les municipalités étaient classées comme des pays, celle de Benito Juárez, dans le Distrito Federal, figurerait aux côtés de l'Italie, Tehuipango dans l'Etat de Veracruz, Metlatonoc dans celui de Guerrero, Coicoyan de las Flores dans l'Etat d'Oaxaca pourraient se comparer à l'Afrique subsaharienne. Veracruz participe le plus de cette inégalité à l'échelle nationale : au sein même de l'Etat cohabitent les meilleurs et les pires indicateurs de revenu, de santé et d'éducation. Pour son malheur, Tehuipango figure au bas de l'échelle.
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1 décembre 2006 5 01 /12 /décembre /2006 10:22

Mexique . La police a franchi un degré supplémentaire dans la répression des manifestants étudiants ou syndicalistes de la cité en rébellion.

Mexique,

correspondance particulière.

Les prisons d’Oaxaca semblent pleines après six mois de conflit. À la demande du gouvernement local, la police fédérale préventive (PFP) a débuté les transferts des membres de l’APPO (Assemblée populaire des peuples de Oaxaca) vers d’autres prisons du Mexique. Mardi 28 novembre, la PFP a transféré 141 détenus (107 hommes et 34 femmes) dans une prison de l’État du Nayarit, au nord-ouest de Mexico. Un second contingent est sur le départ pour l’État du Tamaulipas, État frontière avec les États-Unis. Dans un communiqué de presse, le ministère de l’Intérieur justifie ces transferts en qualifiant les détenus de « très dangereux ».

Pour Yessica Sanchez, de la Ligue mexicaine des droits de l’homme, au contraire, « les détenus sont transférés pour occulter les preuves de tortures et de mauvais traitements. Il s’agit d’un conflit politique, ce sont des militants sociaux et des citoyens, non des délinquants ». Les transferts et les détentions qui se produisent en ce moment à Oaxaca font suite à la septième méga marche contre le gouverneur Ulises Ruiz le week-end dernier et qui s’est terminée en affrontements violents avec la police. Le bilan est lourd : plusieurs édifices incendiés, près de 200 blessés, 160 détenus et un nombre toujours indéfini de disparus (personnes enlevées qui n’ont pas encore reparu). Les témoignages recueillis par l’APPO parlent de trois morts dont les corps auraient disparu, des informations démenties par l’Intérieur.

Pourtant la tension et la peur sont plus que jamais présentes dans les rues. Les ONG de défense des droits de l’homme évoquent une soixantaine d’arrestations par jour (des leaders de l’APPO mais aussi des étudiants, des syndicalistes...). Les bureaux des organisations sociales présentes au sein de l’APPO sont la cible de fusillades et d’incendies. Le gouverneur qui est apparu à Oaxaca, après sept mois d’absence, a assuré que « les détentions allaient se poursuivre ».

La « chasse aux sorcières », comme on la dénomme dans la presse, se déroule à quel- ques jours de l’investiture de Felipe Calderon, vendredi devant la Chambre des députés à Mexico. Le quartier, bouclé sur un 1 km, sera le point de ralliement des manifestations contre le déroulement de l’élection présidentielle du 2 juillet dernier. Mais le mot d’ordre inclut désormais « le départ de la police d’Oaxaca », comme en 1994 les Mexicains exigeaient le retrait de l’armée hors du Chiapas, après le soulèvement zapatiste.

Demain, une huitième grande manifestation est annoncée à Oaxaca. Elle est toujours dirigée contre le gouverneur mais englobe désormais Vicente Fox. L’APPO a

déposé une plainte contre le président sortant pour « violations des garanties individuelles et actions de gé- no- cide » et a assuré qu’elle poursuivrait le président devant

la justice internationale. L’APPO a exhibé des témoignages vidéo gênants pour le chef de l’exécutif : ils montrent l’action conjointe de la police fédérale, de la police locale et de groupes paramilitaires au service du gouverneur.

Anne Vigna

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1 décembre 2006 5 01 /12 /décembre /2006 10:16

Harcèlement des organisations civiles

Du fait que des groupes "liés au gouvernement d’Ulises Ruiz" ont invité "à incendier et à occuper" le siège de l’organisation Services pour une éducation alternative (Educa), en argumentant, au travers de ladite Radio Ciudadana, station clandestine favorable au dirigeant oaxaqueño, que c’est dans cette instance civile qu’opérait l’équipe dirigeante de l’APPO, et que c’est là qu’étaient fabriqués des cocktails Molotov, le Centre des droits humains Miguel Agustín Pro Juárez (Prodh), a émis un appel urgent pour garantir l’intégrité physique des membres d’Educa.

Marcos Leyva Madrid, directeur d’Educa, a assuré par téléphone que, bien que l’organisation ait pris part "dans les limites légales" aux manifestations de l’APPO, elle ne le fait pas en fabriquant des cocktails Molotov.

"Nous ne nions pas notre sympathie pour l’APPO, mais l’appui s’est centré sur la défense des droits humains, en produisant des initiatives de dialogue", a-t-il dit.

D’autre part, le Centre de droits humains Yaxkin a informé qu’Alberto Tlacael Cilia Ocampo, observateur de cette organisation à Oaxaca, a été arrêté "de manière extrêmement violente" par des éléments de la police ministérielle de l’Etat. L’appréhension s’est produite près "du campus universitaire, tandis qu’il documentait des cas de détentions illégales", a révélé le centre Yaxkin. Il a ajouté qu’avec le militant ont été arrêtés Omar Rodriguez Camarena et Mile Sarah Ilitch, citoyenne française.

A Veracruz, la police ministérielle a arrêté à l’aube de ce lundi l’ex-maire de la commune indigène Zaragoza, Eucario de los Santos, et la citoyenne française Véronique Mounier, accusés de la prise d’une station de radio pour diffuser un message d’appui à l’APPO. Dimanche, quelques 200 paysans de la montagne de Pajapan ont accédé à la WEMTV Radio Lobo, où durant presque 20 minutes ils ont manifesté leur solidarité à l’APPO. L’après-midi, de los Santos et Mounier ont été libérés de la prison de Coatzacoalcos après que des centaines de paysans et membres d’organisations civiles eurent installé un campement face à la prison.

Emir Olivares Alonso

"La Jornada", 28 novembre 2006.

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30 novembre 2006 4 30 /11 /novembre /2006 11:32

par Jérôme Serri
Lire, décembre 2006

 Deux actualités pour l'auteur mexicain: son livre sur Cervantès et un Cahier de L'Herne. Eloge du roman.

En cette fin d'année, le romancier mexicain Carlos Fuentes est à l'honneur avec deux ouvrages que publient les Editions de L'Herne. L'un est un essai sur Cervantès, publié à Mexico en 1976 puis réédité en 1994, qui reprend, en les remaniant, des conférences et une série d'articles de l'écrivain; l'autre, un Cahier de L'Herne rassemblant, des études, des hommages, des correspondances, des textes de l'écrivain lui-même.

S'il s'agit donc de deux ouvrages quelque peu austères, le plaisir n'en est pas pour autant absent, loin de là. Un essai sur la nouveauté du Don Quichotte dans la littérature espagnole et des hommages d'universitaires à l'un des grands écrivains de la seconde moitié du XXe siècle ne sont en rien contradictoires avec le plaisir. Un plaisir redoublé parce que, s'interrogeant sur l'œuvre de Cervantès, Fuentes reste un conteur. Son énumération des hérésies qui minèrent les fondements de l'ordre médiéval, leur présentation enchantent comme une séquence de Luis Buñuel. Jamais il ne lasse quand il étudie la fin de ce qu'il appelle la «lecture univoque du monde» propre à l'épopée médiévale. Jamais il ne pose au cuistre spécialiste de Cervantès. Il est avant tout un créateur n'ayant cessé, sa vie durant, de s'abreuver à cette œuvre: «Cervantès, a-t-il dit un jour, est l'écrivain qui m'a le plus marqué et influencé dans mon travail littéraire. Je lis Don Quichotte chaque année à Pâques pour retourner aux sources de la langue espagnole.»

Aussi, s'aventurant sur les chemins de l'histoire politique, littéraire, religieuse, Fuentes le fait toujours en romancier. Ce statut, il le revendique comme un atout qui fait défaut à l'historien de métier. «Le roman, écrit-il à son ami William Styron, peut encore dire ce que l'histoire passe sous silence, le roman peut encore présenter l'histoire à contre-image et à contre-langage, et faire de nous des individus non pas moins mais plus historiques. L'histoire laissée au soin des professeurs est incapable d'organiser sa propre imagination; elle s'appuie sur une chronologie mortelle.»

L'essai sur Cervantès est donc à lire essentiellement comme le livre d'un Fuentes soucieux de faire, mieux que toute théorie, l'éloge du pluralisme. Sa curiosité pour les hérésies qui bouillonnaient «derrière la façade unifiée de l'Eglise» nous confirme qu'il a toujours cherché dans les marges des histoires officielles la légitimation de son goût profond pour ce que l'on pourrait appeler les insoumissions créatrices. C'est à ce pluralisme qu'il aura été notamment sensible dans sa rencontre avec Malraux, à qui il fait crédit d'avoir «ouvert grand les portes de cette vieille forteresse arrogante qu'est la civilisation occidentale pour faire entrer la contamination de l'autre, de l'étranger».

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