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7 décembre 2006 4 07 /12 /décembre /2006 10:11

Chronique d’un bus et d’un Sup. Un bus postmoderne qui accompagne un sous-commandant sur le parcours de l’Autre Campagne à travers le territoire mexicain


Par Rodrigo Ibarra
Chronique « Le Rocinante de Troie » N°3

3 décembre 2006

Un paysage comme une page blanche. Entre Matamoros et le delta du Rio Bravo, on dirait qu’il n’y a rien qu’un désert de sombres buissons perdus dans la brume levée par le soleil à l’horizon. Passagers du Rocinante de Troie, comme a été baptisé notre bus, le ronronnement de la voiture sur la ligne droite, longue et monotone nous faisait somnoler. Quand tout à coup, comme un mirage au milieu de la désolation, en sens contraire, arrivait une grande procession funèbre : des Hummers, des Porsches, des Cheyennes, des Lobos, des Suburbans. Une centaine de véhicules 4×4 assez somptueux aux jantes voyantes et aux vitres fumées.

Mexique barbare

John Keneth Turner a titré Mexique barbare son livre où, indigné, il dénonçait l’existence de l’esclavage en plein XXième siècle. Beaucoup ont refusé tout crédit à Turner. C’était les débuts du siècle du progrès, du chemin de fer, de l’électricité, du télégraphe, de l’automobile. Le Mexique était une nation neuve, proche du glamour de l’Europe, conduite par un héros de l’interventionnisme, Porfirio Diaz, qui la guidait sur les rails du libéralisme.

Le paradoxe actuel de l’annonce de notre entrée dans la démocratie en est encore plus ridicule et révoltant. Encore plus absurde que celui vieux d’un siècle est l’esclavage d’aujourd’hui au Mexique. Allez galérer à Playa Bagdad, aux confins Nord-Ouest de la frontière imposée, au bord du delta pourrissant et marécageux du Rio Bravo.

Le Cheval déambule

Vers quatre heures de l’après-midi, les portes des huttes en bois de Playa Bagdad s’ouvrent. Chacune de ces centaines de cabanes appartient à Alejandro et Alicia Gomez Barrios. (Quel patron prête une maison à chacun de ses travailleurs ?) Les pêcheurs chargent les filets, leur matériel et de grands bidons d’essence au milieu des centaines de barques. Le Cheval déambule sur la plage.

Les barques, les filets, les équipements et tout le matériel sont tous la propriété d’Alejandro et Alicia. Pas l’essence. C’est les pêcheurs qui l’achètent. (Quel patron prête une barque, un filet et du matériel à chacun de ses travailleurs ?) Les pêcheurs sortent en mer. Ils lancent les filets, les récupèrent, retirent les poissons qui s’y sont coincés. Chiens de mer, vivaneaux, pargo, poissons écaille. Ils relancent les filets. Ceux-ci s’enfoncent avec le vœu et l’espoir de recueillir plus de kilos de poisson qu’il a fallu de litres d’essence pour faire l’aller-retour en haute mer. Souvent, ça ne se passe pas comme ça. Ils lancent à nouveau les filets et les récupèrent. Ils rentrent au petit jour. Le poisson est transporté à l’entrepôt où il est pesé. Les kilos et la qualité du produit sont notés dans le cahier du patron. Le Cheval déambule dans l’entrepôt.

Quand les pêcheur rentre chez eux, il fait noir. Dans le village, depuis des années, il n’y a que des poteaux nus. Dans les maisons, il n’y a jamais eu l’électricité. Il n’y a pas non plus d’école, ni d’hôpital, ni d’église. Dans le noir, le Cheval déambule à travers le village.

L’aube découvre le chemin de la plage. Les femmes et les filles sortent pour faire leur journée. Les unes arrangent les filets, les autres aiguisent les couteaux pour vider les poissons. Il faut aller vite pour vider près de quatre kilos en une journée. Pour chaque kilo de poisson vidé, le patron les paie dix pesos (0,68€).

Les enfants vont aux magasins. Il y a plus d’un magasin à Playa Bagdad. Mais un seul propose des œufs (1 peso pièce), du sucre (20 pesos le kilo), de l’huile (8 pesos le demi-litre) en échange d’un bon de reconnaissance de dette. Les pêcheurs épongent la dette jusqu’au samedi. De cette façon, le choix du magasin où l’on va est simple : au grand magasin, celui de doña Alicia. (Quel patron monte un magasin et fait crédit des aliments à ses travailleurs ?)

Chaque semaine a lieu le jour de raya, le jour des comptes. A 5 ou 10 pesos le kilo de poisson. A 20 ou 30 pesos le kilo de vivaneau. On multiplie, on additionne. Ensuite, on soustraie. « Tu devais 3500 la semaine dernière, plus 900 et quelques de ceci. On va noter mille, ça va ? Et voilà pour toi : 500 pesos pour tes dépenses. –Donne-moi au moins les 900 pour tenir la semaine, patron. Avec 500, tu vois bien que je ne vais pas la passer. –Ah, cabroncito. Tiens, mais ça ne fera pas baisser ta dette. »

Juste devant le magasin, le Cheval déambule.

La vie ne vaut rien

Il y a quelques mois, Juan Garcia Guerrero s’est noyé en mer alors qu’il pêchait après cinq années de travail pour le patron Alejandro Gomez. Il laisse trois orphelins : deux filles de 8 et 9 ans et un garçon de 3 ans. « Quand mon gendre s’est noyé, le patron a dit : « Un autre peut mourir encore ». Il nous a dit clairement que son équipement valait plus (la barque, le filet et tout le matériel) que le mort. » Le patron a payé le cercueil et l’enterrement. Près de 8000 pesos. L’équipement valait près de 20 000 pesos. La veuve du pêcheur a réclamé des indemnités pour ses enfants. Le défunt devait presque 3000 pesos au magasin. Quand ils l’ont étendu dans le cercueil, ils ont inventé qu’il en devait plus de 20 000, plus 60 pesos de sodas qu’il aurait pris au magasin le dernier jour de pêche. La veuve n’en a pas démordu et a été voir un avocat pour exiger son droit à des indemnités. Le patron l’a payée en l’expulsant de Playa Bagdad. Ce jour-là, les hommes de Gomez Barrios ont sorti de la maison qui est, en fin de compte, propriété du patron, et jeté dans la rue sablonneuse tous les biens de la famille. Les enfants vivent désormais chez leur grand-mère. « La maman, ma fille, vient une fois par semaine. Elle gagne peu. Elle travaille dans un restaurant. Elle envoie des petites choses et de l’argent pour ses enfants mais ça ne suffit pas. » Il n’y a pas de sécurité sociale. Ils leur disent qu’ils en ont une mais personne n’est assuré.

La peur du Cheval

Le 23 novembre, jour de la visite de l’Autre Campagne à Playa Bagdad, aucun des pêcheurs n’a osé prendre le micro pour dénoncer sa terrible situation. Alejandro Gomez, le patron, se trouvait ici même dans l’entrepôt et doña Alicia, la patronne, dans une maison juste à côté du restaurant qui faisait office de salle pour la rencontre. Le Cheval également. C’est un homme grand qui porte un 45. On dit que c’est un homme de la mafia, un narco. Il est chargé de surveiller la plage. « C’est lui qui planche. Ils viennent chercher quelqu’un et ils l’emportent. Ils lui mettent un chiffon pour lui couvrir le visage et lui baisse le pantalon. Ils attrapent une planche grande comme ça (l’informateur anonyme ouvre les bras d’approximativement un mètre) qui a une poignée et avec ça, ils le cognent jusqu’à ce que sa peau éclate. –Et pourquoi vous ne le dénoncez pas à la police ? –C’est un dieu. Ils nous tiennent à terre. Ils ont acheté la police, les fédéraux, la marine. Même le patron, ils le tiennent un pied sur la tête. » A Playa Bagdad, la « justice » est expéditive. Au bon vouloir du patron, le Cheval applique la manière dure, dure comme une planche de bois.

Chaînes de sel

Comme les finqueros (grands propriétaires terriens) producteurs d’agaves du siècle dernier l’auraient dit à Keneth Turner, il est certain qu’Alejandro Gomez Barrios serait en désaccord avec la caractérisation que je fais ici de son rapport avec les pêcheurs. « Ici, on force personne, dit-il aux compañeros. Celui qui ne veut pas, qu’il aille se faire foutre ! » Quel esclavage ? Où sont les fers et les chaînes ? Ni murs ni grillages n’encerclent Playa Bagdad. L’horizon, ouvert et inatteignable, sert de référence à la désolation : la mer à l’orient et le désert à l’occident. Il n’y a pas de fers qui retiennent les bras. Il y a une corde à laquelle on se rattache au-dessus d’un abîme. L’abîme du déracinement, de tout abandonner, d’oublier jusqu’au dernier : la famille, les compañeros, la maison et les filets bien qu’empruntés, la mer et l’aurore dorée, cette métaphore quotidienne de l’espoir. Les pêcheurs ne sont maîtres de rien. Le filet, leur vie, est en prêt. Ils naissent et meurent en lançant ce filet. A chaque brassée, l’océan se vide de leurs mains.

Epilogue

Dans la Karavana de l’Autre Campagne, la nouvelle, c’est que la file de véhicules de toutes les corporations policières, militaires et des renseignements qui nous a suivis à travers tout le pays, au Mataulipas (lisez Tamaulipas), s’est agrandie de plusieurs camionnettes comme celles de la procession funèbre qui a commencé cette chronique. Des véhicules sans plaques, aux vitres fumées et avec des autocollants de la Sainte Mort sur la vitre arrière. De lourdes gourmettes et bijoux en or dépassent des fenêtres ouvertes.

Ah, et à propos de l’enterrement. C’est un junior qui est mort. Le fils d’un capo des narcos. Trois jours auparavant, sa Cherokee dernier modèle a fait un tonneau sur la route. Il est resté trois jours dans le coma et est mort la veille de l’arrivée de l’Autre Campagne. Il est passé, mort, en sens contraire entraînant dans son sillage une enfilade de mafiosos vers le cimetière.

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7 décembre 2006 4 07 /12 /décembre /2006 10:08

Habituellement, lorsque je pars en voyage à l’étranger, surtout pour plusieurs mois, mes amis se pâment d’envie. Lorsque j’ai annoncé mon projet de séjour prolongé à Mexico, les réactions ont été tout autres. On m’a dit: «Tu es fou, il paraît que c’est hyper dangereux» ou «L’air est tellement pollué que tu auras de la misère à respirer». Je connaissais les préjugés au sujet de cette ville, mais je ne savais pas à quel point ils étaient ancrés dans l’esprit des gens. Il n’en fallait pas plus pour piquer ma curiosité...

Premier contact avec le monstre
Lorsque l’on débarque dans une ville de 20 millions d’habitants, il faut évidemment s’attendre à beaucoup de bruit, de trafic et de pollution. Sise à 2 240 m d’altitude, au cœur d’un pays chaud, dans une cuvette au centre de la vallée de Mexico, et entourée de montagnes, la mégalopole emprisonne le smog urbain. Il est rare (mais possible) d’y voir un ciel de carte postale, même si le soleil est régulièrement au rendez-vous.

Sa réputation d’horrible pollueuse reste fondée. Néanmoins, le gouvernement mexicain a pris le taureau par les cornes il y a quelques années, et la situation s’est améliorée ou, du moins, stabilisée. Je me suis promené allègrement dans la capitale et j’ai même poussé l’audace jusqu’à jogger en compagnie de plein d’autres coureurs. Est-ce que je noircissais pour autant mes papiers-mouchoirs quand je me mouchais? Pas plus qu’à Montréal, et moins qu’à Londres ou à Paris.

Pour ce qui est du trafic, encore une fois, c’est vrai: un nombre ahurissant de véhicules circulent dans les rues. On en compte pas moins de quatre millions! Quant aux voies routières, elles sont innombrables et disposées de manière pour le moins anarchique. Cela étant dit, on peut utiliser le système de transport en commun, qui est sécuritaire; de plus, il bat des records d’efficacité et, surtout, de prix: environ 15 cents le trajet. C’est ce qui se passe lorsqu’on divise les coûts d’une infrastructure par 20 millions plutôt que par 1 million. De toute façon, pour bien apprécier Mexico, il faut marcher dans ses rues.

En fait, ce qui m’a surtout agacé dans cette mégapole, c’est l’omniprésence du bruit. Beaucoup de grandes villes bourdonnent incessamment à cause du trafic, mais deux facteurs rendent Mexico vraiment tapageuse: le climat et la culture latine.

À cause des chaudes températures extérieures, les fenêtres n’isolent ni du froid ni du bruit, et la propension des Mexicains à faire la fiesta à toute heure n’arrange rien. Remarquez que la situation est la même à La Havane, qui est pourtant beaucoup moins peuplée.

La Condesa: cousine éloignée du Plateau-Mont-Royal
Il faut savoir que Mexico n’est pas une ville bon marché. En général, le coût de la vie se compare à celui de Montréal. Si les repas s’avèrent un peu moins chers qu’ici, les prix des logements «grignotent» les économies.

Au cours de mon séjour prolongé, j’ai élu domicile dans le chic quartier de La Condesa. Au début des années 80, on ne jurait que par La Zona Rosa et, ensuite, les gens se sont déplacés vers Polanco. Géographiquement, La Condesa se situe entre les deux, juste au sud-est du célèbre Bosque de Chapultepec, un immense parc boisé sécuritaire et très bien entretenu. À partir de La Condesa, il est facile de découvrir les coins les plus intéressants de la mégalopole, y compris le réputé Centro Historico.

La Condesa est très à la mode et regorge de petits cafés, de boîtes de nuit et de restos branchés qui vous feront oublier les tacos et La Bamba. La faune qu’on y trouve est jeune, belle et assez cosmopolite. Ce coin semble avoir été oublié par les petits truands; on sent une précieuse insouciance. Alors que je déambulais nonchalamment sur le trottoir, une jeune fille m’a même proposé de me raccompagner simplement parce qu’elle m’avait aperçu dans la boutique où elle magasinait quelques minutes auparavant. Même au Québec, ça ne m’était jamais arrivé. On ne peut évidemment pas généraliser à partir d’un événement isolé mais, tout de même, la réputation de Mexico en ce qui a trait à la violence semble totalement surfaite, du moins dans ce quartier.

Autre fait remarquable: la propreté des rues de Mexico. Et on ne fait pas que nettoyer, on recycle tout de façon admirable. Un résidant m’a fait remarquer qu’à cause de l’écart important entre les riches et les pauvres il s’opérait naturellement et depuis longtemps un recyclage d’à peu près tout: carton, plastique, métal...

Quand on connaît un peu l’histoire de ce peuple et la richesse culturelle des civilisations qui l’ont façonnée (teotihuacán, maya, aztèque, espagnole), il n’est pas étonnant qu’il règne dans la capitale une effervescence artistique sans borne. Pour peu que vous vous donniez la peine de les découvrir, la peintre Frida Kahlo, l’écrivain Carlos Fuentes et le groupe Café Tacuba vous feront comprendre que la culture mexicaine est loin de se limiter aux mariachis.

Le seul hic: pour faire honneur à cette société si complexe et apprivoiser des gens si merveilleux, vous serez forcé de poser vos valises quelque temps. Méchante, Mexico? Peut-être. Passionnante? Assurément.

À toutes fins utiles...

  • On désigne souvent Mexico par l’appellation D.F., qui signifie distrito federal (district fédéral). Et on appelle ses habitants les Chilangos.

  • Comme nous, les Mexicains vivent près des États-Unis, mais ils préservent mieux leur langue et leur culture. Vous pourrez peut-être vous débrouiller en anglais dans les endroits touristiques; cependant, dans la vie de tous les jours, il faut parler espagnol.

  • On peut ressentir une certaine fatigue les premiers jours à cause de l’altitude. Toutefois, celle-ci a ses charmes: la nuit, il fait rarement trop chaud pour dormir. En mai, les températures se situent entre 12 °C et 26 °C, et en janvier, entre 6 °C et 19 °C.

  • On suggère généralement de visiter Mexico entre octobre et avril afin d’éviter la saison des pluies mais, même au cours de celle-ci, il ne pleut qu’une heure ou deux par jour.

Explosion démographique
La population de la ville, qui comptait 30 000 habitants au XVIe siècle, s’est accrue lentement jusqu’à la moitié du XXe siècle. En 1940, elle était de 1,6 million et, en 1990, de 15 millions.

Aujourd’hui, il y a plus de 20 millions de Chilangos. Cette croissance impressionnante a connu une diminution dans les années 80, à la suite d’une baisse du taux de natalité et d’un renversement du flux migratoire (de la ville vers les campagnes). Mexico fait partie des centres urbains les plus densément peuplés de la planète.

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7 décembre 2006 4 07 /12 /décembre /2006 10:07

Tous les ans à Mexico, à l’approche des fêtes de fin d’année, d’exubérantes fleurs rouges fleurissent dans les jardins, en pot sur les marchés et sur les trottoirs, grâce aux vendeurs ambulants. En France aussi, c’est une plante très appréciée, qu’on connaît sous le nom de poinsettia, mais c’est du Mexique, où on l’appelle flor de Noche Buena, qu’elle est originaire

Lorsque sa coloration n’est pas achevée, le poinsettia peut être blanc ou rose. Mais on préfère tout de même son beau rouge vif ! (Photo : LPJ)

Elles commencent à fleurir dans les jardins, aux stands des marchés ainsi que sur les trottoirs de la ville grâce à de nombreux vendeurs ambulants. La flor de Noche Buena est la reine des fêtes de fin d’année et sa popularité se confirme tous les ans, à l’approche de Noël. Cette plante, appréciée pour son rouge exubérant, est mieux connue en France sous le nom de poinsettia ou étoile de Noël. Mais c’est bien du Mexique, plus particulièrement des régions du sud (Oaxaca, Guerrero et Chiapas), qu’elle est originaire.


C’est un ambassadeur des Etats-Unis en poste au Mexique au début du XIX° siècle, Joel Roberts Poinsett, qui a fait connaître cette plante – qui lui doit son nom – en Amérique du Nord et en Europe, en offrant des graines de poinsettia à ses amis. Mais bien avant cela, les populations préhispaniques la chérissaient déjà et l’avaient baptisée Cuetlaxochitl, c'est-à-dire "la fleur qui se flétrit". A sa sève, blanche et épaisse, on prêtait des vertus curatives. La plante servait même dans des cérémonies religieuses, comme symbole du renouvellement de la vie.


Une plante qui aime l’obscurité
Le poinsettia comporte des fleurs proprement dites ; petites et jaunes, celles-ci sont assez insignifiantes. Mais son fameux rouge vif vient, en réalité, d’une coloration de ses feuilles, les bractées, qui intervient en hiver, lorsque les nuits sont les plus longues. Amatrice d’obscurité, la flor de Noche Buena est donc toute verte le reste de l’année ! Pour cette raison, on la trouve parfois en version blanche ou rosée, quand sa coloration est inachevée.


Alors n’hésitez pas à faire une place à l’étoile de Noël dans votre décoration de fête. Sans aller jusqu’aux cinq mètres de hauteur que peut atteindre le poinsettia lorsqu’il est planté dans la terre, on le trouve en petits pots, parfaits pour aller sur une table, ou dans de plus grands pots, qui la laissent pousser jusqu'à un mètre de haut. De là à remplacer le sapin ? Peut-être pas !

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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 14:14

Izamal est une petite ville de l'état du Yucatán au Mexique. Elle se situe à 72 km à l'est de Mérida. Ses coordonnées géographiques sont 20.93 degrés nord et 89.02 degrés ouest.

Izamal a été peuplée pendant des milliers d'années sans interruption. Elle comptait en 2000 environ 15 000 habitants.

Elle est connue dans le Yucatán comme la « ville jaune » car la plupart des maisons de cette bourgade coloniale sont recouvertes d'une peinture de couleur ocre, identique à celle qui recouvre les murs du couvent Saint Antoine de Padoue, édifié face au zocalo. Elle est surnommée aussi « la ville aux collines », sans doute en référence à de probables ruines de pyramides.

Histoire précolombienne

Peu de fouilles ont été réalisées à Izamal. On sait cependant que c'était déjà une cité importante au début de l'ère classique vers 200. Plus de 80 structures archéologiques importantes ont été recensées jusqu'à présent.

Izamal était un site important de la civilisation maya pré-colombienne. Elle était consacrée à la déité créatrice Itzamná, patron des sciences, inventeur de l'écriture et au dieu soleil Kinich Ahau. Izamal était un site de pèlerinage auquel seul Chichén Itzá faisait concurrence dans la région.

Deux énormes structures pré-colombiennes sont encore clairement visibles à Izamal :

  • La première est une grande pyramide dédiée au Dieu Soleil Maya, Kinch Kak Mo, dont la base couvre une surface de deux acres (0.5 km²) et dont le volume est de 700 000 mètres cube. Au-dessus de cette base, la pyramide s'élève sur 10 niveaux. Un grand masque en stuc est présent sur un côté, représenté par Frederick Catherwood et publié par John Lloyd Stephens dans les années 1840.
  • La seconde structure importante est un ensemble appelé « acropole » ou encore Popol Chac (son ancien nom). Il s'agit d'un large mont fait par les hommes, probablement construit pendant plusieurs siècles, sur lequel s'élevaient à l'origine des palais et des temples.

Histoire moderne

Après la conquête espagnole du Yucatán au XVIe siècle, une ville coloniale espagnole a été fondée au sommet de l'ancienne cité Maya. Néanmoins, il a été jugé trop laborieux et coûteux de raser ces deux immenses ensembles et les Espagnols se contentèrent de placer une petite église chrétienne en haut de l'énorme pyramide et un important monastère franciscain sur l'acropole. Il fut dédié à San Antonio de Padua. Achevé en 1561, l'atrium du monastère était le second en taille après celui du Vatican. De nombreuses pierres de la cité pré-colombienne furent réutilisées pour construire les églises espagnoles, le monastère, ainsi que les bâtiments environnants.

Izamal est encore un lieu de pèlerinage dans la région du Yucatán, mais pour la vénération de saints catholiques romains. Plusieurs statues représentant des saints sont considérées comme faiseuses de miracles. Une statue de la Vierge de l'Immaculée Conception datant des premiers temps de l'ère coloniale est particulièrement vénérée. Elle est la sainte patronne de la ville.

Izamal a été le siège des évêques du Yucatán avant que celui-ci ne soit déplacé à Merida. Le premier évêque du Yucatán, Diego de Landa, y a vécu.

Izamal obtint le statut de ville officiellement par le gouvernement de la province du Yucatán le 4 décembre 1841. Le 13 août 1923, elle perd ce statut mais le réobtient à nouveau le 1er décembre 1981.

En 1975, le responsable mexicain chargé de la distribution des terres fut accusé à plusieurs reprises de corruption politique. De nombreuses plaintes furent envoyées d'Izamal vers Merida et Mexico mais aucune suite ne leur fut donnée. L'officier a été retrouvé mort, enseveli sous un tas de pierres dans le parc principal de la ville. Une unité de l'armée mexicaine occupa la ville après l'incident pendant quelques jours. Les enquêteurs ne trouvèrent personne dans la ville qui fut au courant de ce qui avait bien pu se passer.

Le pape Jean-Paul II vint en visite à Izamal en août 1993 où il tint une messe pour les Amérindiens à qui il offrit une statue de la Vierge avec une croix en argent.

Izamal aujourd'hui

La langue maya est au moins autant parlé que l'espagnol à Izamal. C'est la langue maternelle parlée chez soi pour la majorité de la population. La plupart des indications sont dans les deux langages.

Les fêtes principales d'Izamal se déroulent les 3 avril, 3 mai, 15 août et 8 décembre.

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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 14:13

Celestún est un village dans l'État de Yucatán (sud du Mexique). La ville est située près de la frontière avec l'État de Campeche, à 20.87° Nord, 90.40° Ouest. Celestún se trouve sur le littoral du Golfe du Mexique. En 2000, elle comptait 6 000 habitants. La pêche constitue la principale activité. La ville possède deux phares, l'un datant du XIXe, l'autre de construction plus récente.

Près de Celestún se trouve le Parque Natural del Flamenco Mexicano, une réserve naturelle de 600 km² qui attirent de nombreux flamants en hiver.

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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 14:02

Ticul est une petite ville de l'état du Yucatán au Mexique. Ses coordonnées géographiques sont 20.40° nord, 89.53° ouest, à quelques 100 km au sud de la ville principale de l'état, Mérida. En 2000, la population de Ticul s'élevait à environ 28 000 personnes.

Ticul était une ville de la civilisation Maya pré-colombienne. Elle a été habitée de manière continue au moins depuis le 7ème avant Jésus-Christ. Après la conquête espagnole du Yucatán, Ticul a été réétablie comme une ville coloniale espagnole en 1549.
La République du Yucatán lui a attribué le statut de ville en 1847.

La ville est surnommée La Perla del Sur (« La perle du Sud »), car située dans la partie sud de l'état du Yucatán.

Ticul a longtemps été connue par le biais des poteries rouges qui y étaient produites.
Près de la moitié de ses habitants parle encore la
langue Maya en temps que langue maternelle, et ce malgré le fait que l'espagnol soit aussi compris.
Le plat à base de porc, poc-chuc, est également une spécialité locale réputée.

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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 13:54

Labná est un centre de cérémonie en ruines de la civilisation Maya dans l'état du Yucatan au Mexique.

Labná se situe au sud ouest de l'état, au sud d'Uxmal ; ses coordonnées sont 20.09.6 nord et 89.35 ouest.

Le site abrite un grand palais à deux étages, quelques temples pyramidaux et une sorte d'arc de triomphe décoré. L'architecture est de style Puuc et fait un usage excessif de structures embriquant des pierres taillées sur mesure et de peintures dont notamment des masques de Chac, le dieu de la pluie au long nez.

La première référence écrite sur Labná est due à John Lloyd Stephens qui visita le site avec l'artiste Frederick Catherwood en 1842.

Le site est ouvert pour des visites touristiques.

Le site a été construit au cours de la période classique finale. Une date correspondant à 862 est inscrite dans le palais.

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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 13:53

Située à un dizaine de kilomètres de Kabah, sur la route Puuc, Sayil (maison des fourmis en langue maya) s'étendait sur 3.5 km².

On découvrira dans la cité une grande quantité de céramiques de style Ceh Pech, très populaires entre 750 et 1000 après Jésus-Christ. La cité est formée de trois zones concentriques. La première, le noyau, abritaient des édifices réservés à l'élite, placés du nord au sud le long d'un sacbé. La deuxième zone, essentiellement résidentielle, formait la périphérie de la cité, tandis que la troisième s'étendait jusqu'au villages voisins.
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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 13:51
Le site de Kabah, dont le nom signifie "le Seigneur à la main forte et puissante", est le témoin de l'architecture Puuc particulier à cette région. Construit entre 600 et 900 de notre ère, l'ensemble se caractérise par la décoration abondante et baroque des façades, qui inspirera des artistes pour des oeuvres récentes, notamment le palais des beaux-Arts de Mexico.
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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 13:48

Uxmal est une grande cité précolombienne de la civilisation maya. Uxmal est située dans l'État mexicain du Yucatán, à 78 km au sud de Mérida, et à 15 km au sud-est de Muna.

Le nom d'Uxmal (prononcer "Ouchmal") vient d'un mot maya yucatèque qui signifierait « trois fois » reconstruite. Elle aurait été fondée vers 990, puis abandonnée vers 1200au profit de Mayapan.

L'architecture d'Uxmal est caractéristique du style Puuc, caractérisé par des façades au niveau inférieur très dépouillé et au niveau supérieur plus travaillé.

Les principaux édifices du site sont :

Histoire antique

Alors que beaucoup d'efforts ont été consacrés à destination des touristes d'Uxmal pour consolider et restaurer les bâtiments, peu de choses ont été réalisées pour effectuer des fouilles archéologiques et des recherches sérieuses. Par conséquent, les dates d'occupation de la ville et l'estimation de la population (environ 25 000 personnes) sont très approximatives et susceptibles d'évoluer avec de meilleures informations. La plupart des monuments visibles aujourd'hui ont été construits entre 700 et 1100.

Les chroniqueurs maya disent qu'Uxmal a été fondée vers 500 par Hun Uitzil Chac Tutul Xiu. Pendant des générations Uxmal a été gouvernée par la famille Xiu, et était la cité la plus puissante de l'ouest du Yucatan, et durant son alliance avec Chichen Itza domina tout le nord du pays maya. A partir de 1200, aucun bâtiment d'importance ne semble avoir été construit à Uxmal, peut-être à cause de la chute de son alliée Chichen Itza et du déplacement du pouvoir vers Mayapan. Les Xiu transportèrent leur capitale à Maní, et la population d'Uxmal déclina.

Après la conquête espagnole du Yucatan (durant laquelle les Xiu s'allièrent avec les Espagnols), les premiers documents établis par les conquérants suggèrent qu'Uxmal, vers 1550, était toujours un centre d'une certaine importance, mais aucune cité espagnole n'y fut fondée et Uxmal fut bientôt abandonnée.

Description du site

Même avant les travaux de restauration, Uxmal était dans un meilleur état de conservation que la plupart des sites mayas, grâce à la qualité inhabituelle de sa construction. La plupart des bâtiments ont été construits avec des pierres soigneusement taillées, évitant ainsi l'usage du plâtre. L'architecture maya égale ici celle de Palenque en élégance et en beauté. Le style architectural Puuc prédomine. Grâce à son état de conservation, c'est l'une des rares cités maya où un touriste peut avoir une bonne idée de ce à quoi pouvait ressembler un centre cérémoniel antique dans sa totalité.

Les bâtiments les plus significatifs sont :

  • Le palais du Gouverneur, un long bâtiment construit sur une énorme plate-forme avec les plus longues façades du monde précolombien.

La Pyramide du Devin, un temple en forme de pyramide inhabituelle : les niveaux de la pyramides sont ovales plutôt que rectangulaires ou carrés comme c'est le plus souvent le cas. Il était courant en Amérique Centrale de construire les temples pyramides les uns sur les autres, mais ici la nouvelle pyramide fut construite légèrement à l'est de l'ancienne, ce qui a permis de conserver la partie ouest du sommet de l'ancienne pyramide.

  • Le Quadrilatère des Nonnes (un surnom donné par les Espagnols pour ce qui était en fait un palais du gouvernement) est le plus achevé des édifices d'Uxmal avec ses longs bâtiments décorés à l'intérieur comme à l'extérieur de sculptures très élaborées.
  • Un grand jeu de balle (ou pelote), avec une inscription datant son inauguration de 901, par Chan Chak K'ak'nal-Ahau.

  • De nombreux autres bâtiments, certains de taille conséquente, parsèment le site d'Uxmal, dans différents états de conservation.

    La majorité des inscriptions hiéroglyphiques se trouvent sur des stèles regroupées de manière inhabituelle sur une seule plate-forme. Les stèles dépeignent les anciens dirigeants de la cité ; certaines ayant été restaurées et redressées, cela prouverait qu'elles ont été volontairement renversées et brisées dans les temps anciens.

    Un autre indice d'une guerre ou d'une bataille a été trouvé dans les restes d'un mur qui encerclait la plus grande partie du centre cérémoniel central.

    Une grande chaussée en pierre pour piétons relie Uxmal au site de Kabah, à 18 km au sud.

    L'histoire contemporaine des ruines

    Le premier compte détaillé des ruines a été édité par Jean Frederic Waldeck en 1838. John Lloyd Stephens et Frederick Catherwood ont fait deux visites prolongées à Uxmal au début des années 1840, ramenant tant de plans et de schémas qu'ils auraient pu être employés pour construire une reproduction de la ville antique (malheureusement la plupart des schémas ont été perdus).

    Désiré Charnay a pris une série de photographies d'Uxmal en 1860, à la suite de quoi l'impératrice Carlota du Mexique décida de visiter Uxmal, et les autorités locales enlevèrent des façades antiques quelques statues et éléments architecturaux comportant des thèmes phalliques.

    Sylvanus G. Morley a cartographié le site en 1909, en incluant quelques bâtiments précédemment ignorés.

    Le premier projet du gouvernement mexicain de préservation du site date de 1927. Les restaurations commencèrent en 1936 sous les ordres de José Erosa Peniche.

    En 1930 Frans Blom a mené une expédition pour l'Université nord-américaine de Tulane permettant d'élaborer une reproduction du Quadrilatère des Nonnes qui sera construite et montrée à la foire mondiale de Chicago en 1933.

    Anecdote : Lors de la visite de la Reine Elizabeth II du Royaume-Uni, le 27 février 1975, en plein milieu d'une cérémonie maya à Chac, un déluge torrentiel est soudainement tombé, en pleine saison sèche.

    Deux hôtels et un petit musée ont été construits à côté des ruines de la ville antique.

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